Pourquoi mon bébé se réveille-t-il toutes les nuits ?

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Votre bébé se réveille toutes les nuits ? Vous n’êtes pas seul·e. Les réveils nocturnes sont l’une des préoccupations les plus fréquentes des jeunes parents. Ils peuvent être déstabilisants, épuisants, et soulever de nombreuses questions : Est-ce normal ? Est-ce que je fais quelque chose de travers ? Faut-il le laisser pleurer ? Cet article vous aide à mieux comprendre les causes des réveils nocturnes chez les bébés, pour vous permettre d’agir avec conscience et bienveillance.

Les réveils nocturnes sont-ils normaux ?

Oui, les réveils nocturnes font partie du développement normal du sommeil chez le bébé.

Le sommeil d’un nourrisson est très différent de celui d’un adulte. Il est constitué de cycles plus courts, avec une alternance fréquente entre phases de sommeil calme et agité . Entre chaque cycle, il est tout à fait normal que le bébé se réveille brièvement — parfois sans même que vous le remarquiez. Ces micro-réveils sont physiologiques.

Ce n’est donc pas un “trouble” en soi si votre bébé se réveille plusieurs fois par nuit.

Cependant, lorsqu’il a besoin d’un accompagnement actif pour se rendormir (tétée, bercement, présence…), cela peut devenir difficile à vivre pour la famille. Il est alors utile d’en comprendre les causes pour adapter l’accompagnement.

Quelles sont les causes les plus fréquentes ?

Chaque bébé est unique, mais certains facteurs sont souvent impliqués dans les réveils nocturnes persistants.

Immaturité du sommeil

Le système de régulation du sommeil du bébé n’est pas encore mature. Avant 6 mois, la majorité des bébés n’ont pas encore la capacité neurologique de dormir de longues heures d’affilée.

Même au-delà, certains enfants mettent plus de temps à acquérir l’autonomie d’endormissement et à enchaîner les cycles de sommeil sans aide extérieure. Cela ne signifie pas qu’il y a un problème : c’est un rythme de développement individuel.

Faim, douleurs ou inconfort

Chez les tout-petits, la faim nocturne est une cause fréquente de réveils, surtout les premiers mois. Le besoin de succion peut aussi jouer un rôle réconfortant.

D’autres sources d’inconfort peuvent perturber le sommeil :

  • Poussées dentaires
  • Reflux gastro-œsophagien
  • Coliques ou gaz
  • Température de la pièce, couches pleines, vêtements inconfortables

Je vous invite à observer les signaux de votre bébé qui peuvent vous aider à identifier la cause.

Anxiété de séparation

Vers 8 à 12 mois, de nombreux bébés vivent une phase de peur de la séparation, liée à leur développement cognitif. Ils commencent à comprendre que leurs parents existent même lorsqu’ils ne les voient pas — ce qui peut générer une angoisse au moment de l’endormissement ou lors des réveils nocturnes.

Cette période peut entraîner des réveils plus fréquents, car l’enfant a besoin d’être rassuré sur la présence et la constance de ses figures d’attachement.

Comment accompagner mon enfant en douceur ?

La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des pistes respectueuses pour accompagner le sommeil de votre bébé, sans laisser pleurer ni imposer un “dressage au sommeil”.

Voici quelques repères utiles :

  • Offrez des repères stables et rassurants au moment du coucher : rituel, lumière tamisée, doudou, chansons…. Les routines du coucher et la cohérence des signaux environnementaux favorisent l’endormissement et réduisent les réveils nocturnes.
  • Favorisez l’endormissement en autonomie, à son rythme : vous pouvez être présent·e tout en lui laissant l’espace d’explorer ses propres stratégies d’apaisement. L’accompagnement progressif, sans forcer l’autonomie, soutient le développement émotionnel et la capacité d’auto-apaisement.
  • Accueillez ses émotions nocturnes sans culpabilité : les pleurs sont un langage, pas une manipulation, par conséquent, répondre de façon sensible aux pleurs nocturnes favorise la sécurité émotionnelle et l’attachement.
  • Observez son rythme naturel (signes de fatigue, besoin de siestes) pour éviter le surmenage, souvent source de réveils.
  • Évitez les stimulations excessives en soirée (écrans, lumières vives, jeux intenses) qui retardent l’endormissement et perturbent la qualité du sommeil.

Pour aller plus loin, je vous invite à lire l’article sur les idées reçues sur le sommeil des bébés.

Quand consulter un professionnel ?

Il peut être judicieux de se faire accompagner lorsque :

  • les réveils nocturnes deviennent très fréquents et persistants après 6-9 mois,
  • vous vous sentez épuisé·e, dépassé·e ou à bout de ressources,
  • votre bébé semble inconfortable, souffrant ou en grande détresse,
  • vous souhaitez adopter une approche cohérente et respectueuse, mais ne savez pas par où commencer.

Un accompagnement professionnel permet de poser un regard extérieur bienveillant, d’identifier les freins éventuels (habitudes d’endormissement, facteurs émotionnels, rythmes perturbés…) et d’élaborer ensemble un plan adapté à votre famille.

Vous vous demander quand consulter pour des troubles du sommeil ?

En résumé

Les réveils nocturnes sont fréquents, normaux et souvent transitoires. En comprenant mieux le sommeil de votre bébé et ses besoins profonds, vous pourrez mettre en place des ajustements doux et efficaces. Votre présence aimante, vos repères rassurants et votre écoute sont déjà de puissants alliés pour l’aider à bien dormir.

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Sources:

[1] ameli.fr “troubles-sommeil-enfant/types-troubles-sommeil” ; [2] mpedia.fr “art-troubles-sommeil-mois-ans” ; [3] naitreetgrandir.com “Le sommeil: l’enfant qui se réveille la nuit“ ; [4] bbc.com “Bien-être : la science du sommeil sain des bébés“ ; [5] lllfrance.org “DA 108 : Pourquoi les bébés se réveillent la nuit : une nouvelle hypothèse“; [6] shs.cairn.info “Les troubles du sommeil du bébé et du jeune enfant : revue de la littérature et analyse psychodynamique” Par Fleur Breil, Ouriel Rosenblum et Annick Le Nestour – Pages 133 à 162 ; [7] vidal.fr “Troubles du sommeil chez l’enfant” ; [8] Mindell et al., 2006 ; American Academy of Pediatrics, 2022 ; [9] Mindell et al., 2015 ; Staples et al., 2015 ; [10] Sadeh et Anders, 1993 ; Gradisar et al., 2016 ; [11] Middlemiss et al., 2012 ; Bowlby, 1988 ; [12] Owens et Mindell, 2011 ; Bathory & Tomopoulos, 2017 ; [13] Hale et Guan, 2015 ; Falbe et al., 2015.